Office des Nations unies contre la Drogue et le crime (ONUDC) se réjouit des initiatives que le gouvernement de la Guinée Bissau est en train de prendre, « depuis deux mois », pour donner un coup d’arrêt à l’acheminement de la cocaïne sur ses terres, a indiqué à APA, au cours d’un entretien, le Représentant régional de l’office pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Antonio Mazzitelli.
M. Mazzitelli relève des « progrès notables » du gouvernement bissau-guinéen, qui a « remis symboliquement, le 31 juillet, les instruments de ratification de la convention des Nations unies contre la Criminalité organisée et transnationale, et présenter au représentant spécial en Guinée Bissau du secrétaire général de l’ONU, Shola Omorédie ».
Il a également apprécié le lancement d’un plan d’urgence contre la drogue, mais aussi le déploiement des batteries anti-aériennes annoncé récemment par le chef d’Etat major général des armées, le général Tagmé Na Waï, pour abattre les avions des narcotrafiquants qui utilisent l’archipel des Bijagos, une cinquantaine d’îles quasi désertes situées en face de Bissau, pour débarquer la cocaïne.
L’arrestation par ailleurs, de deux ressortissants colombiens, présumés trafiquants de drogue, la mi-juillet à Bairro Militar, à Bissau, et la reprise des investigations concernant la disparition mystérieuse des 674kg de cocaïnes saisies par la police locale en septembre 2006, « sont des signes forts qu’il faut encourager », a ajouté Mazzitelli, confiant « qu’il y a une volonté évidente de la Guinée Bissau de modifier le cours des événements ».
Selon lui, « ce ne sera pas une bataille simple à mener pour les autorités Bissau-guinéennes, c’est pour cela qu’il est absolument nécessaire » de soutenir le gouvernement ».
Mazzitelli qui a promis l’appui de l’ONUDC estime que le combat contre les narcotrafiquants serait plus efficace si les pays « s’appuient tous sur une stratégie sous-régionale avec des efforts nationaux déployés dans chaque pays ».
A ses yeux, les stratégies nationales et sous-régionales sont complémentaires puisqu’on parle de crime transnational.
Il s’est d’ailleurs dit convaincu que la réaction de Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et des chefs d’Etat de la sous-région, qui ont fait de la lutte contre la drogue une priorité, permettra d’asseoir un cadre régional pour faire face aux narcotrafiquants.
Plusieurs conférences pourraient être organisées dans cette perspective a fait remarquer Mazzitelli, soulignant que le Niger a souhaité, au même titre que la Guinée Bissau, abriter une conférence régionale contre le trafic affectant toute la bande du Sahel.
Le représentant régional de l’ONUDC est toutefois d’avis que la lutte contre le trafic de la drogue pourrait connaître une réduction rapide si les Etats s’approprient d’abord le combat et si la communauté internationale intervient en financement les instruments et mécanismes de cette lute.
« Avec moins de 5% des 120 millions de dollars représentant le montant des deux tonnes cinq kg de cocaïne saisie au Sénégal, on peut obtenir des résultats immédiats sur l’incidence et la disponibilité de la drogue sur le marché.
Décidé à en finir avec les narcotrafiquants, Bissau a convoqué mardi, l’ex-ministre de la Justice, Namuano Dias Gomis. Ce dernier a été entendu par le ministère public, dans le cadre de l’enquête sur la disparition des 674 Kg de cocaïne saisis en septembre 2006 et gardés dans les locaux du Trésor public.
Source: Fraternité Matin