Les sinistrés birmans du cyclone sont menacés par les épidémies

11 mai 20085min2270

MYAUNG MYA, Birmanie (Reuters) – Même quand ils parviennent à trouver des vivres et un abri, les sinistrés birmans du cyclone Nargis, qui sont un million et demi, sont menacés par un autre désastre, sanitaire cette fois, et craignent des épidémies de dysenterie et de paludisme.

A Labutta, l’une des villes du delta de l’Irrawaddy les plus touchées par le cyclone il y a huit jours, 80% des bâtiments ont été détruits ou endommagés par des vents de près de 200 km/h, qui ont emporté le toit de l’hôpital.

A Myaung Mya, à 50 km plus au nord, la ville relativement épargnée a accueilli 10.000 réfugiés qui ont trouvé refuge dans des écoles et des monastères.

Un tiers des victimes, atteintes par des débris emportés par le vent, souffrent de blessures purulentes, explique un médecin birman sur place, entraînant des septicémies qui peuvent être mortelles.

« Ce sont des blessures que nous n’avions jamais vues auparavant », déclare ce médecin.

De nombreux sinistrés souffrent de diarrhées et de déshydratation mais les solutions salines manquent pour pratiquer des perfusions.

La mauvaise qualité de l’eau, l’un des vecteurs du choléra, pose également un gros problème, ajoute-t-il.

Pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les difficultés d’accès à l’eau potable et l’apparition de maladies contagieuses suscitent de grandes inquiétudes une semaine après le désastre.

« UN SECOND DÉSASTRE »

Les lenteurs de la junte birmane à accorder des visas aux équipes de secours internationales et sa volonté de gérer seule la distribution de l’aide provoquent de nombreuses critiques.

« Ça, c’est un second désastre », déclare Greg Beck, directeur pour l’Asie du Sud-Est de l’International Rescue Committee (IRC). « Il y a d’abord eu le cyclone et la montée des eaux, le nouveau désastre serait maintenant que les sinistrés ne puissent pas avoir accès aux vivres, à l’eau potable et à des abris. Ce serait la mort lente ».

L’Unicef, l’agence de l’Onu chargée de l’aide à l’enfance, estime que 20% des enfants dans les zones les plus touchées souffrent de diarrhées et elle fait également état de cas de paludisme.

Elle a déjà distribué 15.000 kits de première urgence et prévoit d’en envoyer 20.000 autres. Elle a demandé près de 26 millions de dollars sur les six prochains mois pour améliorer les conditions sanitaires dans la région, notamment le réseau d’eau potable.

Le budget de la santé en Birmanie représente 3% du budget national, celui des dépenses militaires en représente 40%.

En temps normal, le paludisme, particulièrement dangereux pour les enfants de moins de cinq ans, fait 3.000 morts chaque année dans le pays.

La junte au pouvoir, qui a réclamé des moustiquaires et des pilules pour purifier l’eau, ne semble guère disposée à laisser les employés humanitaires étrangers distribuer cette aide dans les zones sinistrées.

A Labutta, les rescapés attendent toujours.

« S’ils ne reçoivent pas rapidement des vivres et si on ne leur procure pas des abris, ils ne survivront pas », avertit Phyusin Ngwethaw, du bureau des affaires humanitaires de la Commission européenne.

Source : Avec Tan Ee Lyn à Hong Kong, version française Guy Kerivel – Yahoo Inc

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