De 44 indemnisables depuis 1984, on en a recensé 99 de nos jours, validées hier par la commission nationale de santé et de sécurité au travail.
Tétanos professionnel, surdité due au bruit, trypanosomiase, dermatose, affections causées par les ciments. Ce sont-là quelques-unes des 44 maladies jusque-là considérées comme professionnelles au Cameroun. Désormais, il faudra ajouter à cette liste, les infections d’origine professionnelle par les virus des hépatites A, B, C, D et E, les mycoses cutanées, les affections provoquées par les poussières de bois, certaines affections respiratoires, la poliomyélite, la rage professionnelle, les affections provoquées par certains gestes et postures de travail, les maladies provoquées par le décorticage des arachides, etc. La liste exhaustive des maladies professionnelles indemnisables (MPI) a été présentée hier à la Commission nationale de santé et de sécurité au travail pour validation. Mais les choses ne se sont faites toutes seules.
Plusieurs arguments ont en effet milité pour la révision de la liste jusque-là en vigueur. Il s’agit des plaintes incessantes des travailleurs au sujet de la non prise en charge de certaines maladies liées aux activités professionnelles, des conflits entre médecins traitants et médecins conseils au sujet du caractère professionnel de certaines pathologies. Des pathologies nées de nouveaux procédés et méthodes de travail. La modification des conditions de travail (rythme et horaire) et l’avènement de nouveaux métiers sont d’autres arguments.
Pour Robert Nkili, ministre du Travail et de la Sécurité sociale qui présidait les travaux, il est donc question de trouver une place au travail décent, pour un développement économique équitable du pays et une prospérité partagée. « Un travailleur robuste constitue une mine d’or pour l’entreprise », a-t-il souligné. Par ailleurs, dans le cadre de la mise en place d’une sécurité sociale à la camerounaise, l’élargissement de cette liste permet de favoriser le bien-être du plus grand nombre de travailleurs, quelle que soit l’activité exercée. Ainsi, l’agent de bureau, le mineur, l’industriel, le sauveteur ou l’agriculteur se retrouvera couvert.
Le second document examiné hier à la commission portait sur la politique nationale de santé et de sécurité au travail (PNSST). L’objectif étant d’assurer la sécurité et de protéger les travailleurs sur leurs lieux de travail, en réduisant au maximum les causes des risques inhérents aux activités professionnelles.