Deux semaines après les inondations, le Centre hospitalier universitaire-Yalgado Ouédraogo n’a toujours pas repris du service.
Un tour dans les locaux du plus grand hôpital du Burkina ce 15 septembre 2009 nous a permis de constater que les services ne sont toujours pas fonctionnels. Seul le service minimum est assuré par certains agents. C’est dans ce contexte que le directeur général, Lassané Bagagné, a réuni un conseil d’administration extraordinaire dont l’objectif était de mettre tous les responsables au même niveau d’information sur la situation de l’établissement.
La population de Ouagadougou devra prendre son mal en patience en attendant que le Centre hospitalier national-Yalgado Ouédraogo (CHU-YO) soit réhabilité. Car deux semaines après les inondations qui ont causé désolation et déception au sein de la population de la capitale, Yalgado n’est toujours pas prêt pour accueillir les malades, évacués dans la soirée du 1er septembre vers les autres centres de soins de la capitale. Dans la cour de l’hôpital, des lits entassés dans la cour, des matelas qui sèchent au soleil, des salles d’hospitalisation vides…
Dans certains services, médecins, infirmiers et autres agents de santé s’efforcent de remettre les lits en place et de ramener des malades qui n’avaient pas été évacués dans les salles qu’ils occupaient avant le 1er Septembre 2009. D’autres, par contre, se tournent les pouces. C’est le cas de ce service, où des agents regardent la télévision avec l’air de s’ennuyer. Personne ne sait combien de temps va durer la situation. «Tout est confus en ce moment. Personne ne maîtrise rien», lâche un médecin du service des urgences traumatologiques que nous avons approché. Dans la cour, des militaires et des gendarmes sont assis en groupes par endroits. Leur mission est de sécuriser les lieux.
Difficile d’obtenir la moindre information. «Vous avez l’autorisation de la direction?», nous demandait-on constamment. «Comme le chef de service n’est pas là, je ne peux rien vous dire», prétextaient certains pour éviter de répondre à nos questions. Le directeur général, Lassané Bagagné, ne dispose pas de temps pour recevoir des visiteurs. Il tenait un conseil d’administration extraordinaire, qui selon sa secrétaire, pourrait s’achever en fin de soirée. «Il a même annulé ses rendez-vous», nous a-t-elle précisé.