Cannabis, alcool… des substances qui accompagnent tant bien que mal des jeunes Algériens, filles ou garçons.tabac,le quotidien Personne n’est à l’abri en des moments de faiblesse. Mais pour les hommes, ils peuvent toujours sortir indemnes grâce à leur notoriété dans la société. Pour les filles, une erreur peut être fatale, un autre mal qui s’ajoute à son autodestruction, celui du regard des gens. «Ma cigarette est mon seul ami…»
Qui d’entre nous n’a jamais eu droit à cette déclaration d’un fumeur invétéré. Il n’y a pas que la cigarette, il y a aussi l’alcool et les drogues. Shit et compagnie sont incontestablement les fidèles alliés de cette jeunesse algérienne en quête d’évasion. Mais bien que la consommation de ces substances soit bien établie en Algérie, cela est toujours considéré comme taboue surtout quand la gente féminine se met à toucher à ces pseudos interdits. Contrairement à d’autres sociétés, voir une fille attablée dans un bar face à son verre suscite plus d’un commentaire en Algérie.
Des regards pleins de reproches s’abattront vite fait sur elle en bousculant son statut. «Pour moi une fille qui boit n’est pas une fille bien car cela est le comportement des prostituées dont la vie est un drame, je ne comprends pas pourquoi une fille de famille ira dans un bar», déclare Farid, un jeune homme de 28 ans. Hélas, cela est une tradition chez nous, juger les gens systématiquement et être sans scrupules est une seconde nature chez les Algériens.
Rares sont ceux qui prennent cela à la légère, à l’image de Mohamed : «Notre quotidien est stressant et je comprends l’envie des filles de boire bien que cela soit mal vu par la société, donc elles le font en cachette, elles n’ont pas le choix, c’est cela ou se faire traiter de tous les noms». Concernant les filles, elles sont du même avis «en Algérie, il ya plein de tabous, même les jeunes de notre âge sont plus ou moins coincés, cela est dû à notre éducation très stricte qui refuse toute forme de liberté aux filles», dira Amina. Idem pour la consommation de tabac qui est bien tolérée quand il s’agit d’hommes mais quand une femme s’y met elle se fait automatiquement taxer de mauvaise vie bien que cela ne soit pas toujours le cas.
Les exemples sont là pour prouver cela à l’image de la jeune femme qui s’est presque faite tabassée par les agents de sécurité à la place des martyrs pour avoir osé griller une clope. Tandis que la place regorge de mégots jetés… par des hommes bien sûr. C’est à croire que les Algériens sont des champions en matière de se voiler la face. Fermer les yeux sur des réalités bien ancrées, laisser passer et punir la première venue.
«On est encore loin d’accepter certains comportements de filles comme la cigarette ou l’alcool, cela reflète une très mauvaise image d’elles c’est pour cela que les gens n’hésitent pas à les stigmatiser. Ont est encore loin d’accepter les libertés individuelles qui sont sacrées en temps normal donc se cacher reste la meilleure solution», conclura Sarah.
