Afrique Australe: Le manque d`eau souterraine potable, une menace pour la santé

19 octobre 20098min2110

Pendant que la saison des pluies approche, et que les eaux usées des fosses sceptiques s’infiltrent davantage dans les eaux souterraines du Zimbabwe, Irène Ngubeni sera en danger puisque le pays sera confronté à une autre épidémie possible de choléra.

Même maintenant, juste avant que les pluies ne commencent par tomber, Ngubeni est malade. Elle a parcouru les 170 kilomètres de son village, dans le Matabeleland Nord, à Bulawayo, dans le sud du pays, pour des soins après avoir bu de l’eau souterraine contaminée.

Les crampes d’estomac qui la tourmentent, croit-elle, sont la conséquence du fait qu’elle ait bu l’eau souterraine souillée. Elle soupçonne que même si l’eau qu’elle a bue provient du puits artésien du village, elle pourrait avoir été contaminée.

« Nous avons un puits artésien dans notre village, mais les gens disent toujours que l’eau est impropre à la consommation », a déclaré Ngubeni, qui est originaire de Lupane, dans le Matabeleland Nord.

« Les villageois utilisent encore des espaces ouverts pour des latrines et, oui, il y a une possibilité que des déchets aient trouvé leur voie dans notre eau potable », a-t-elle souligné.

Mais elle a dit que c’est est une réalité qu’elle vit quotidiennement.

Et à cette saison des pluies, le pays risque une autre épidémie de choléra, selon des agences humanitaires. L’année dernière, cette maladie d’origine hydrique avait emporté plus de 4.000 vies.

Selon des experts, il y a encore des millions de personnes vivant dans les zones rurales du Zimbabwe sans aucun accès à l’eau potable, et qui sont prédisposées aux maladies d’origine hydrique.

Cependant, dans cette situation, le Zimbabwe n’est pas seul. La contamination des eaux souterraines est un problème auquel sont confrontés beaucoup de pays en Afrique australe.

Seuls quelques pays de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) surveillent et gèrent bien leurs eaux souterraines, exposant des millions de personnes vivant dans les zones rurales, sans aucun accès à l’eau potable, aux maladies d’origine hydrique, affirment les experts.

Jusqu’à 70 pour cent de la population rurale du Zimbabwe et 90 pour cent au Swaziland dépendent des eaux souterraines. Mais en l’absence d’un suivi adéquat de cette ressource vitale, les matières fécales provenant des latrines, qui se trouvent trop près des puits cartésiens, ont pollué l’eau potable de la population.

Dans certaines zones de la SADC, les eaux souterraines constituent la seule source d’eau fiable avec jusqu’à 70 pour cent de la population et 60 pour cent supplémentaires des communautés rurales pauvres de la région qui utilisent les eaux souterraines comme leur principale source d’eau.

Toutefois, les experts sont d’accord qu’avec un suivi et des mécanismes adéquats, la contamination des eaux souterraines peut être évitée et au même moment, on peut sauver des vies.

Ces rapports apparaissent à un moment où certaines agences humanitaires, y compris la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge, affirment que le Zimbabwe est confronté à une autre épidémie possible de choléra alors que la saison des pluies approche.

La gestion des eaux souterraines est cruciale si leur contamination doit être évitée, indique Barbara Lopi, une spécialiste en communication du Projet de gestion des eaux souterraines et de la sécheresse de la SADC.

« Un exemple (de cela) est le Zimbabwe où l’épidémie de choléra provenait des eaux souterraines contaminées d’un puit artésien », a déclaré Lopi.

« Les populations rurales, à travers la région de la SADC, construisent leurs latrines près des puits cartésiens, et cela a contribué à la propagation des maladies comme le choléra », a expliqué Lopi, au cours d’un séminaire sur la Gestion intégrée des ressources en eau, organisé récemment en Afrique du Sud.

L’accès à l’eau potable demeure un problème qui touche même les populations urbaines à travers la SADC, puisque les gouvernements refusent de remplacer les infrastructures défectueuses.

L’éclatement des égouts à travers les principales villes d’Afrique, a entraîné l’infiltration des eaux usées dans des réserves d’eau destinées à l’usage domestique, exposant davantage les populations urbaines aux maladies.

Le refus de bon nombre de pays de la SADC de faire face de manière adéquate à la gestion des eaux souterraines, pourrait alimenter l’épidémie potentielle de maladies d’origine hydrique, a souligné Lopi.

Ces inquiétudes arrivent à un moment où l’accès à l’eau potable demeure un gros problème et certaines agences humanitaires affirment que plusieurs pays en Afrique subsaharienne seront loin d’atteindre l’Objectif du millénaire pour le développement (OMD) qui vise à fournir de l’eau potable à tous d’ici à 2015.

Sylvain Bertrand, de OXFAM Grande-Bretagne, déclare que les eaux souterraines sont vitales si des pays de la SADC, comme le Zimbabwe, tiennent à atteindre l’un des OMD.

« La réduction des maladies et de la pauvreté peut être liée à la fourniture d’eau potable aux communautés », a indiqué Bertrand. « Les sources d’eau doivent être protégées d’une contamination extérieure par des matières fécales particulières », a-t-il ajouté.

Selon le Rapport conjoint de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) sur la surveillance de l’eau et l’assainissement, en 2008, moins de 50 pour cent de personnes dans la région de la SADC ont accès un assainissement adéquat, et les communautés rurales sont les plus durement touchées, ce qui les rend extrêmement vulnérables aux maladies telles que le choléra.

Au début de l’année prochaine, la SADC mettra en place l’Institut de gestion des eaux souterraines, dans le cadre des efforts visant à faire face aux défis que pose la gestion des eaux souterraines dans la région.

Et en attendant, Ngubeni et les gens de son village devront être prudents par rapport à la protection de leur réserve d’eau. Actuellement, reconnaît Ngubeni, ils ne sont préoccupés que lorsque quelqu’un tombe malade. « C’est quand quelqu’un se plaint de maux de ventre et de la diarrhée que les gens commencent à spéculer sur la cause, parce que nous ne faisons pas bouillir l’eau ».

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