Une mutation a modifié les muscles d΄une partie de l΄humanité

27 septembre 20074min2530

Un milliard de personnes dans le monde sont dépourvues d’une protéine musculaire qui favorise les efforts violents. Ce changement a dû aider nos ancêtres à endurer de longues marches et à affronter le froid.


EN 1999, Kathryn North, de l’université de Sydney, découvre que 18 % des personnes d’origine européenne sont dépourvues d’une protéine importante, l’alpha actinine 3 (ACTN3). Cette protéine des muscles squelettiques est utilisée par les fibres à contraction rapide sollicitées lors d’un effort violent. Pourtant, toutes les personnes qui en sont dépourvues se portent bien.


 Poursuivant leur enquête, les chercheurs se tournent alors vers les athlètes de leur pays et découvrent que toutes les sprinteuses d’élite possèdent l’ACTN3. Chez les hommes, elle est toujours présente lorsqu’ils pratiquent un sport nécessitant un effort intense au niveau olympique.


 L’ACTN3 paraît donc indispensable à l’activité musculaire rapide des athlètes. En revanche, son absence semble favoriser les efforts plus soutenus : la proportion d’athlètes qui en sont dépourvus augmente avec le recours à l’endurance et culmine chez les marathoniennes australiennes.


 L’ACTN3 est le premier marqueur musculaire connu pour les sports demandant un effort intense. « Mais cela n’est valable que pour les populations d’origine européenne ou asiatique, précise Kathryn North, déficientes pour une large part en ACTN3. Celles d’Afrique ont conservé le gène non muté de l’ACTN3 et expriment donc la protéine. »


 Mieux utiliser l’oxygène


 Quel avantage a pu conférer cette mutation pour qu’elle soit devenue aussi fréquente dans le monde, plus d’un milliard de personnes étant actuellement dépourvues d’ACTN3 ?


 Un premier élément de réponse vient d’être fourni dans la revue Nature Genetics par Kathryn North et son équipe. Après avoir inactivé le gène de l’ACTN3 chez des souris, ils ont constaté que les fibres musculaires rapides de ces animaux étaient mieux adaptées pour utiliser l’oxygène, se rapprochant ainsi du métabolisme aérobie des fibres lentes recrutées pour l’endurance. Placées sur un tapis roulant, les souris mutantes parcourent 33 % de distance de plus que les autres, confirmant l’avantage initialement observé chez les marathoniennes australiennes. Au lieu de brûler rapidement, mais partiellement, l’énergie disponible sous forme de sucres, une bonne part de la masse musculaire devient capable de l’exploiter plus complètement pour fournir un effort plus prolongé.


 « Nous pouvons maintenant expliquer comment cette variation génétique agit sur les performances sportives, explique Kathryn North, mais aussi pourquoi elle est devenue aussi répandue dans la population générale : un métabolisme utilisant plus efficacement l’oxygène peut avoir aidé les hommes à survivre dans leur migration hors d’Afrique, une fois confrontés à la famine et à un environnement plus hostile et plus froid. »


 Il existe ainsi un lien fascinant entre des facteurs intervenus dans la survie des hommes par le passé et ceux contribuant à leurs capacités athlétiques actuelles.


Source: Le figaro

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