Le Sénégal est caractérisé par une épidémiologie avec un taux de
prévalence relativement faible (0,7 %) au niveau de la population
générale et très élevée chez certaines franges comme les travailleuses
de sexe (21 %) et les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres
hommes (19 %). Bénéficiant de l’appui du programme régional africain de
l’Alliance internationale (2008-2010), l’Ancs a commandité des études
sur cette cible particulièrement vulnérable. La première porte sur la
documentation des forces et faiblesses d’un processus de mise en place
d’un réseau de prestataires de soins sanitaires et services
psychosociaux et préventifs pour décentraliser et rejoindre les besoins
en santé sexuelle et génésique des hommes ayant des rapports avec
d’autres hommes. Ainsi est mis en exergue le cas de la taskforce
Division de lutte contre le Sida et les infections sexuellement
transmissibles et la Société civile sénégalaise.
La seconde étude porte sur l’analyse de l’environnement social des
hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes afin d’améliorer
et de renforcer le leadership de la société civile à adresser la
stigmatisation et la discrimination des homosexuels. Une troisième
étude, menée en 2009, a été cofinancée par l’Usaid/Fhi, l’Ancs, Enda
Santé et la Division Sida. Elle porte sur l’impact des interventions
auprès des groupes vulnérables dont les travailleuses de sexe et les
hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes.
Saluant l’idée de ces études sur les groupes vulnérables, la
secrétaire exécutive de l’Ancs dira qu’elle permet une approche
coordonnée des différents acteurs de la lutte contre le Vih. ‘Désormais,
nous serons informés des problèmes et des défis à relever avant toute
intervention’, souligne Maguette Mbodj. Et d’ajouter : ‘Une fois la
stratégie menée, nous serons en mesure d’évaluer et mieux cerner les
difficultés lors des prochaines interventions’.
L’objectif de ces études est d’échanger les expériences en matière
d’intervention en direction des groupes hautement vulnérables et de
partager l’impact de la stigmatisation et de la discrimination sur les
interventions en direction de ces groupes. A l’issue de ces études, des
recommandations susceptibles de stimuler l’engagement des acteurs seront
dégagées.
