Les médicaments et les produits alimentaires sont les produits les
plus sensibles aux atteintes des droits à la propriété intellectuelle, a
déclaré, jeudi à Dakar, le directeur de la police judiciaire du
Sénégal, Mamadou Thiandoum.
« Les secteurs les plus vulnérables sont les produits alimentaires,
médicamenteux et pharmaceutiques », a indiqué le commissaire
divisionnaire Thiandoum, selon qui, il est très difficile de détecter
les médicaments et les produits alimentaires contrefaits.
A l’initiative d’Interpol, une session de formation de cinq jours
s’est ouverte jeudi à Dakar, à l’intention des officiers de police de
l’Afrique centrale, l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique du Nord, en vue
de les rendre plus efficaces à la détection de la contrefaçon.
Pour sa part, le directeur du programme des atteintes à la propriété
intellectuelle à Interpol, John Newton, a relevé l’ampleur du phénomène
(10% du commerce international), avant d’indiquer que « tous les produits
sont susceptibles d’être contrefaits ».
« Nous sommes cependant préoccupés par les produits (contrefaits) qui
ont un impact sur la santé des populations », a précisé M. Newton qui a
cité dans la panoplie des produits touchés : les produits culturels, les
pièces détachées et les jouets pour enfants.
Le responsable de programme d’Interpol « droits à la propriété
intellectuelle » a souligné l’importance de la coordination des efforts
des Etats de la région pour identifier les points de contrôle et les
interventions conjointes à mener contre la contrefaçon.
« Il y a des organisations criminelles internationales qui se font de
l’argent sans se soucier de la santé des populations et elles méritent
une impérieuse collaboration des Etats membres et du secteur privé, dans
un travail en synergie pour les combattre », a-t-il ajouté.
Toutefois, il a préconisé « une meilleure utilisation des ressources »
affectées au contrôle dédié aux services de police. « Après la formation,
nous allons revenir pour des actions beaucoup plus musclées contre les
mêmes organisations et gangs criminels », a-t-il promis.
Au Sénégal, a révélé le commissaire Thiandoum, les services
d’Interpol ont procédé en outre à la décentralisation, à coups de
centaines de millions de francs CFA, de leur base de données sur les
personnes à contrôler aux frontières du pays.
Ce dispositif est ouvert en réseau à la police, à la gendarmerie et
aux douanes, permettant à l’agent à la base d’accéder aux mêmes
informations qu’à Dakar, pour contrôler les personnes recherchées et
combattre la criminalité commerciale et le vol des passeports.
