Les Sénégalais peuvent dormir tranquille. La redoutable grippe aviaire n’a pas encore franchi nos frontières. C’est ce que révèle le Programme d’appui au plan national de prévention et de lutte contre la grippe aviaire (Papluga) qui tenait hier un atelier d’évaluation de sa première année d’exécution.
Au sortir de cette rencontre présidée par le Conseiller technique n°1 du ministre de l’Elevage, il ressort que tous les prélèvements effectués dans le cadre du Devis-programme se sont révélés négatifs pour le virus H5n1. De l’avis de Khadim Guèye, l’efficacité de la lutte contre la grippe aviaire passe par la détection précoce de la maladie en vue de la limitation de sa propagation et, partant, son impact social et économique. Selon les officiels, le système de prévention de la grippe aviaire, dont le Sénégal est encore indemne, est articulé autour de la surveillance des marchés de volailles domestiques, des fermes avicoles, des sites ornithologiques.
En 2005, alors que la maladie progressait dans le monde, le gouvernement avait créé le Comité national interministériel de prévention et de lutte contre la grippe aviaire (Conaga). Il avait aussi ordonné l’arrêt des importations de viande de volaille, d’oeufs de consommation et de matériel avicole déjà utilisé. Pour autant, les comités régionaux de prévention et de lutte contre la maladie ne fonctionnent pas convenablement, a relevé Dr Baba Sall, coordonnateur du plan de prévention de la maladie. Cette défaillance sera évitée dans la nouvelle phase de prévention de la maladie, qui s’achève en 2011, a-t-il promis.
Intitulée ‘Bilan du devis-programme N°1 et présentation du devis-programme N°2’, cette rencontre a permis de se rendre compte de certaines insuffisances. Il s’agit notamment de la disparité notée dans l’exécution du programme. ‘Le dispositif de lutte contre la grippe aviaire semble fonctionner seulement dans les régions du centre du pays’, s’est offusqué le gouverneur de la nouvelle région de Sédhiou qui fustige le manque de moyens dans les inspections régionales de l’élevage. ‘C’est difficile pour les régions périphériques de mener la prévention de la grippe aviaire dans un contexte de rareté, de quasi-inexistence des moyens dans les inspections régionales de l’élevage’, ajoute-t-il dans la foulée, surtout pour les régions frontalières à d’autres pays de la sous-région.
Depuis octobre 2005, le gouvernement met en oeuvre un programme de prévention et de lutte contre la grippe aviaire, qui a reçu en février 2008 un financement de 1,3 milliard de francs Cfa de la Commission de l’Union européenne (Ue) pour une durée de trois ans.
