La Côte d’Ivoire est un exemple à suivre pour les pays africains qui veulent mobiliser plus de ressources pour combattre le sida. Des taxes sur le tabac sont en train d’être collectées. Celles prélevées sur les boissons alcoolisées suivront. Ces révélations sont de Raymonde Goudou Coffi, ministre ivoirien de la Santé et de la lutte contre le sida.
La mobilisation des ressources pour lutter contre le Vih/sida préoccupe les autorités ivoiriennes. C’est ainsi que, pour intensifier la riposte, la Côte d’Ivoire, qui affiche une prévalence de 3,7 %, a initié des stratégies novatrices à côté de l’appui des partenaires qui jouent un rôle central dans le financement de la croisade contre cette pandémie. Sur ce, la taxe sur la cigarette figure parmi les nouveaux outils déployés par l’Etat pour combattre efficacement le sida.
L’information a été donnée, par Raymonde Goudou Coffi, Ministre ivoirien de la Santé et de la Lutte contre le Sida, lors de la clôture du forum sur « Médias et Vih en Afrique de l’Ouest et du Centre ». « Nous avons mis en place des taxes sur la cigarette et celles sur les boissons alcoolisées suivront », a révélé Mme Coffi.
Campagnes de proximité pour favoriser le dépistage
Elle a informé que le ministère de la Santé fera tout pour récupérer ces taxes qui passent par le trésor et peuvent être d’un grand apport dans la croisade contre la pandémie du Sida. « Pour le moment, tout se passe bien et nous allons voir ce qui se fait dans la sous-région », a indiqué Raymonde Goudou Coffi, convaincue que les pays africains doivent contribuer à la riposte et jouer pleinement leur rôle.
« Sinon, que va-t-on faire quand les partenaires qui nous financent auront des difficultés ? » s’est-elle interrogée. Raymonde Goudou Coffi a, en outre, plaidé pour que « des mesures de proximité soient également prises dans le cadre de la prise en charge globale du Vih. Car, « malgré l’intensification du travail de sensibilisation, nous avons encore des perdus de vue », a regretté le ministre ivoirien de la Santé et de la lutte contre le sida.
Si Raymonde Goudou Coffi a insisté sur la nécessité d’opter pour les campagnes de proximité, c’est parce qu’elle souhaite que les Ivoiriens n’aient plus peur du Vih/sida et se fassent dépister. C’est l’une des voies à emprunter pour changer la trajectoire de la prévalence contraceptive, encore élevée en Côte d’Ivoire.
Sur ce point, les médias ont un rôle à jouer. « Les médias peuvent contribuer à l’amélioration des prestations sanitaires », a estimé le ministre, citant quelques domaines que les professionnels de ce secteur ont investis ou doivent investir dans le cadre de la riposte contre le Vih/Sida. Il s’agit, selon elle, de la promotion du dépistage volontaire, de la lutte contre la stigmatisation et la discrimination, du respect du genre, de la prise en charge communautaire des PvVih, etc.
Pour Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida, « si la conspiration du silence a été brisée dans le cadre de la lutte contre le sida, c’est grâce à la presse ». il a soutenu que c’est la presse qui a donné la voie aux Personnes vivant avec le Vih et a obligé les politiques à s’investir dans la croisade contre la pandémie.
« Elle a permis de faire en sorte que les pays investissent mieux. Ainsi, le budget destiné à la lutte contre le Sida a été augmenté de 150 %. C’est significatif ! » s’est-il réjoui. Michel Sidibé a suggéré aussi une plate-forme de formations pour les journalistes. « Des axes de formations précises doivent être identifiés, afin que les journalistes puissent répondre à la demande », a-t-il indiqué.
