Kinshasa — En dépit des progrès réalisés au cours des dernières décennies, les sociétés ne parviennent toujours pas à répondre aux besoins de soins de santé des femmes à des périodes cruciales de leur vie. Et cela notamment au cours de leur adolescence puis de leur vieillesse. Tel est le constat dressé par un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publié le lundi 9 novembre 2009.
Selon le docteur Margaret Chan, Directeur général de l’O.M.S, il faut mettre les bouchées doubles aussi bien dans le secteur de la santé qu’à l’extérieur de celui-ci. Question d’améliorer la santé et la vie des filles et des femmes dans le monde entier, depuis la naissance jusqu’à la vieillesse.
Le rapport mentionne que les femmes participent activement dans le domaine de la santé, mais elles reçoivent rarement ce dont elles ont besoin.
A l’échelle mondiale, la grande majorité des soins de santé est assurée par des femmes, que ce soit à la maison, au sein de leur communauté ou du système de santé. Cependant, au fil de leur existence, les femmes ne trouvent pas de feed-back dans les soins de santé.
Il sied de souligner que dans plusieurs pays, les services de santé sexuelle et génésique tendent à se concentrer exclusivement sur les femmes mariées et ignorent les besoins des femmes célibataires et des adolescentes. En outre, les services qui se préoccupent d’autres groupes marginalisés de femmes tels que les professionnelles de sexe,les toxicomanes par voie intraveineuse, les majorités ethniques ou les femmes du monde rural, sont rares.
« Il est temps que les filles et les femmes reçoivent ce qui leur est du, qu’elles obtiennent les soins et qu’elles jouissent du droit humain fondamental à chaque moment de leur existence, c’est-à-dire de leur droit à la santé », a martelé le docteur Chan.
Une enquête révèle que l’espérance de vie est plus longue pour les femmes que pour les hommes.
Toutefois, au fur et à mesure que les femmes vieillissent, les maladies non transmissibles deviennent les causes de décès et d’incapacité, en particulier après l’age de 45 ans. Il est à mentionner que le VIH, les affections liées à la grossesse et la tuberculose sont toujours les principales causes de décès chez les femmes âgées de 15 à 45 ans au niveau mondial. Etant donné que les femmes vivent généralement en moyenne six à huit ans de plus que des hommes, elles représentent, à cet effet, une proportion croissante de l’ensemble des personnes âgées.
En effet, la société doit se préparer dès à présent à prendre en charge les problèmes de santé et les coûts associés à la vieillesse et anticiper les principaux changements dans l’organisation du travail, de la famille et du soutien social.
Bien qu’il existe d’importantes différences dans la santé des femmes d’une région à l’autre, et selon les catégories socio-économiques, les femmes et les filles sont confrontées à des défis similaires en particulier à la discrimination, à la violence et à la pauvreté. Cette situation accroît les risques qu’elles courent de souffrir d’une mauvaise santé.
Notons que le rapport de l’OMS cherche à déterminer les principaux domaines qui devront faire l’objet de réformes, aussi bien dans le secteur de la santé qu’à l’extérieur. Il s’agit de trouver les mécanismes susceptibles de construire un leadership audacieux avec la participation pleine et entière des organisations des femmes. On doit également renforcer le système de santé, encourager les changements dans les politiques publiques et construire une base de savoirs qui permettent un meilleur suivi des avancées obtenues.