Sur près de 3 500 000 habitants qui peuplent la région de l’Extrême-Nord, 2,2% sont porteurs du sida, soit un peu plus 70 000 personnes.
Une situation que certains observateurs lient à la fluidité du trafic avec deux pays voisins. Selon une enquête menée par la coordination régionale du Groupe technique de lutte contre le sida, la prévalence est plus prononcée chez les filles. 4,8% de filles de 15 à 24 ans sont porteuses de la maladie, contre 1,4% chez les garçons. Avec l’ouverture effective de l’université de Maroua et le brassage des populations qui s’en suit, le risque de l’aggravation de la situation est réel.
En présidant le 11 août 2009 la cérémonie solennelle de lancement de la 7è édition de l’opération « Vacances sans sida », Tchari Gamda le conseiller du gouverneur de la région de l’Extrême-Nord pour les affaires sociales et culturelles a invité les jeunes à s’investir sans relâche dans la conscientisation des populations sur le sida qui fait des ravages dans les familles et dont certaines populations s’entêtent toujours à nier l’existence. Il a saisi cette opportunité pour annoncer la disponibilité des tests de dépistage du Vih/Sida dans les centres de prévention et de dépistage gratuit de Maroua, Kousseri, et dans les unités de prise en charge de Kolofata, Tokombéré, Kaélé et Yagoua ainsi qu’à l’unité mobile de Maroua.
Cette édition de l’opération « vacances sans sida » a connu, plus que par le passé, un fort engouement de la part des jeunes vacanciers ; sur près de 350 sur la ligne de départ, 45 pairs éducateurs ont finalement été retenus. Pendant deux semaines, ces jeunes vont sillonner les villes et les villages de l’Extrême-Nord, sensibilisant les populations sur les désastres que cause le sida ; question d’amener les populations à adopter un comportement sexuel responsable et qui les évite d’attraper le sida. Les causeries éducatives et les entretiens individuels sont les armes dont vont se servir ces pairs éducateurs. Du pain sur la planche quand on sait que la dépendance économique expose souvent les femmes à cette pandémie.
