Il y a plus de trois mois que la grippe A est apparue et a touché tous les continents. Il n’y a cependant pas encore de cas signalé au Burkina Faso. Quant à la population, elle est partagée entre la méconnaissance de la maladie, l’angoisse d’une contagion possible, et le silence des gouvernants. C’est du moins ce qui ressort de ce micro-trottoir…
Abdoulaye Ouédraogo
«Je sais que la grippe aviaire existe, mais grippe A, vraiment, je n’en ai pas encore entendu parler. Je ne sais pas si la maladie tue comme la grippe aviaire, car je ne comprends pas pourquoi les autorités n’en parlent pas. Moi je n’ai pas encore rencontré quelqu’un qui en parle. Je suppose que c’est peut-être une maladie de Blancs.»
Pascal Ouédraogo
«C’est à la télévision que j’ai entendu parler de la maladie. Il paraît que c’est du Mexique que la maladie s’est propagée. J’ai appris aussi que les Blancs ont trouvé le vaccin et se vaccinent entre eux. Pour le moment, ils ne pensent pas à l’Afrique. Ils ont peut-être raison, car nos autorités n’en font pas une priorité. Comment comprendre le silence du ministère de la Santé. Aucune publicité n’est passée à la télévision ou à la radio pour informer les citoyens ou les sensibiliser. Voici que les Blancs ont trouvé le médicament et nos autorités sont muettes sur la question. C’est quand la maladie va arriver qu’elles vont commencer à dire ce qu’il faut faire. Alors que la contagion, selon mes informations, est très, très rapide.»
Marcel Belem
«J’ai entendu parler de la maladie. Selon mes informations, elle est très contagieuse et un vaccin est déjà disponible en Europe. Je ne sais pas si des dispositions sont prises dans notre pays pour y faire face. Moi je trouve que les gens ne communiquent pas beaucoup sur la maladie. C’est vrai que pour le moment je n’ai pas appris que la grippe a tué quelqu’un en Afrique, mais il faut qu’on nous informe sur les précautions à prendre pour éviter la maladie. Et puis je ne sais pas si nos médecins sont formés dans ce sens. Je prie Dieu que le Burkina soit épargné. Car nous allons tous être contaminés et la réaction du gouvernement risque de venir trop tard. Au moins, au temps de la grippe aviaire, l’information circulait. Cette fois, on dirait que les gens ont peur de parler de la maladie.»
«C’est à travers les médias que j’ai entendu parler de la maladie. Je me suis rapproché de mes amis médecins qui m’ont expliqué comment elle se transmet, et les traitements disponibles; le gouvernement a pris la maladie au sérieux. Une cellule est mise en place, prête à intervenir dès qu’un cas de grippe A sera constaté au Burkina. Un numéro vert est même disponible. Un plan de riposte a aussi été testé par la cellule. Il semble que dès l’aéroport, on peut être détecté et on déclenche automatiquement la chaîne. Les gens ne sont peut-être pas très bien informés, mais les autorités font de leur mieux pour parer à toute éventualité. Je souhaite qu’une campagne de sensibilisation soit initiée à cet effet.»
