Certains individus mal intentionnés n’ont aucun mal à transformer un morceau de craie, un peu de farine ou d’amidon en un comprimé ou une pilule. Difficile de dire à l’œil nu s’il s’agit d’un «faux».
L’étiquetage et l’emballage sont souvent imités à la perfection.
Le commerce mondial de médicaments de contrefaçon, qui pèse un milliard de dollars, se porte bien en Afrique. Se rendre à la pharmacie, c’est un peu jouer à la roulette russe. Choisir la mauvaise boîte peut vous coûter la vie.
En Afrique, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), près de 100 000 décès par an sont liés au commerce de médicaments contrefaits.
Pour l’OMS, un médicament contrefait est «un médicament dont l’identité et/ou l’origine est délibérément et frauduleusement falsifiée», qu’il s’agisse de produits de marque déposée ou de génériques. Dans certaines régions d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, plus de 30% des médicaments vendus sont des contrefaçons, indique l’agence.
Roger Bate, économiste spécialisé en politiques sanitaires internationales, considère que les médicaments de qualité insuffisante, résultant d’une mauvaise fabrication ou d’un laxisme délibéré, constituent un problème de santé bien plus grave que les faux médicaments.
«Les médicaments en vente libre fabriqués par des sociétés chinoises et, dans une moindre mesure, indiennes, s’avèrent de qualité inégale lors des contrôles de qualité», déclare-t-il.
M. Bate juge également les «mauvais» médicaments responsables de l’augmentation de souches pharmacorésistantes de maladies telles que la tuberculose. Dans sa dernière étude, publiée dans l’International Journal of Tuberculosis and Lung Disease, plus de 700 échantillons des deux principaux antituberculeux prélevés au hasard ont été analysés par des laboratoires privés.
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