L’ONU parle déjà de la plus grave crise alimentaire sur le continent depuis vingt ans. Dans le sud de la Somalie, deux régions sont principalement touchées, représentant la moitié de la population du pays, soit 3 700 000 personnes.
Les shebab, affiliés à al-Qaïda et qui contrôlent la plus grande partie de ces zones, ont salué la déclaration de famine de l’ONU, se disant de nouveau prêts à accepter l’aide étrangère.
L’état de famine est désormais décrété en Somalie
Deux régions sont en état de famine, le sud de Bakool et Lower Shabelle, dans des zones contrôlées par les shebab. Si le manque de financement est un problème aigu, l’accès en est un autre.
Depuis deux ans, l’accès était en grande partie interdit à l’ONU, tandis que les ONG faisaient face à des demandes de taxes exorbitantes, 10 000 dollars tous les six mois.
Marthe Everard, directrice de l’OMS Somalie, témoigne des difficultés rencontrées : « Il n’y a pas de structure, ni de politique cohérente centralisée de la part du mouvement shebab, ce qui rend notre travail vraiment difficile ».
Du coup, les négociations se font au cas par cas, auprès de l’administration locale, explique Lucile Grosjean, porte-parole d’Action contre la faim : « On passait également beaucoup par les communautés sur place et des comités de sécheresse qui ont été montés, qui sont aussi ceux qui vont négocier, qui vont essayer de faire en sorte que nous, Action contre la faim, ou d’autres, on puisse travailler sur place ».
Si rien n’est fait, ce sont les huit régions de la Somalie centre et sud qui pourraient être touchées par la famine d’ici deux mois.