Déchets toxiques – 6 ans après : Des aliments dangereux sur les marchés

23 août 20128min3620

Plusieurs produits de grande consommation cultivés dans les décharges, où ont été déversés en août 2006 des déchets hautement mortels, sont à la base de maladies mortelles comme le cancer. 
La toxicité des déchets toxiques déversés en Côte d’ Ivoire ne se limitera pas aux nombreuses maladies causées. Actuellement de nombreux produits sur les marchés sont jugés dangereux. Par exemple, le maïs produit dans les décharges où ont été déversés en août 2006 des déchets hautement mortels, est à la base de nombreux cancers. En 2010, le Pr Valy Sidibé, alors, Directeur général de la Recherche Scientifique et de l’Innovation Technologique avait révélé que les épis de maïs issus de ces endroits et destinés à la consommation, contenait un fort taux de plomb, un métal lourd qui agit sur l’organisme humain. Le maïs braisé ou préparé vendu dans les rues et à tous les carrefours d’Abidjan est donc source de cancer. Aujourd’hui (19 août 2006 -19 août 2012) soit 6 ans après le déversement de déchets toxiques, la situation est beaucoup plus préoccupante. S’il y’a urgence à cesser toute consommation du maïs parce que émanant de ces décharges, les autorités ivoiriennes gagneraient à aller encore plus loin. Selon nos investigations, il n’y a pas que le maïs qui est cultivé dans ces décharges. Les éléments constitutifs de nos plats d’entrée, à savoir la salade, les concombres, la tomate, l’arachide, le piment … proviennent aussi de ces décharges. Alors que ces ingrédients qui rentrent en ligne de compte dans la confection de nos sauces sont autant produits dans ces décharges ou à proximité de celle-ci. S’il est vrai que ces ingrédients peuvent provenir de certaines zones, loin du District d’Abidjan, il est aussi important de reconnaître que sur nos marchés, personne ne peut déterminer le lieu exact de provenance de l’oignon vert ou la tomate exposée sur les étales. Le gouvernement doit pousser plus loin ses recherches et prendre ses responsabilités si l’on ne veut pas faire face demain à une cascade de morts. Autre inquiétude, c’est l’eau que nous consommons. La ville d’Abidjan est actuellement alimentée en eau, exclusivement à partir des eaux souterraines de la nappe du Continental Terminal, appelée ‘’Nappe d’Abidjan’’. La ressource est sous la menace d’une contamination par des sources de pollution organiques et chimiques. En mai dernier, Dr Kouamé Kan Jean, enseignant-chercheur en hydrogéologie à l’Université de Cocody-Abidjan, interpellait l’opinion nationale et internationale sur l’impact des déchets toxiques sur le sous-sol abidjanais. « Nous pouvons affirmer que la nappe phréatique est menacée », avait-il prévenu. Selon lui, d’après les études et les informations obtenues à travers la presse et des séminaires sur ces déchets, la présence de polluants, à savoir des éléments organochlorés, a été constatée. Ce sont des polluants persistants qui constituent une menace pour la nappe phréatique. 
Yao Pipira : “Nous protestons contre la non-dépollution des sites’’
19 août 2006-19 août 2012. Cela fait 6 ans que les déchets toxiques ont été déversés en Côte d’Ivoire. Dans une déclaration, le président de la Fédération nationale des victimes des déchets toxiques de Cote d’Ivoire (FENAVIDET-CI) à l’occasion du 6ème anniversaire demande aux autorités de procéder urgemment à la dépollution des sites encore contaminés. «La FENAVIDET-CI exige l’enlèvement des déchets toxiques et la dépollution effective et totale des sites non encore décontaminés et source par conséquent de contaminations nouvelles chaque jour », plaide Yao Pipira Dénis président de la dite fédération. Avant de condamner le fait que les malades soient durant toutes ces 6 années, abandonnés dans l’indifférence totale à leur triste sort. A en croire Yao Pipira, d’innocentes victimes continuent de mourir et de souffrir des effets collatéraux nocifs de cette catastrophe environnementale inédite. «Des victimes dont certaines s’ignorent encore mais surtout dont la grande majorité reste marquée par des séquelles indélébiles. En effet, aujourd’hui et grâce aux travaux du professeur Pascal Bogui, il n’y a plus aucun doute sur la haute toxicité des déchets du Probo Koala », relève la déclaration. C’est pourquoi, la FENAVIDET-CI recommande à l’Etat le suivi médical des malades, leur encadrement et une meilleure organisation des associations. A la communauté internationale et aux organisations des droits de l’homme, de constituer un véritable relais et de soutenir les associations de victimes dans leurs différentes initiatives judiciaires internationales qui sans nul doute permettront de faire la vraie lumière sur ce scandale. Mais aussi conduiront le pollueur et ses complices à payer à sa juste valeur pour tous les dommages causés à ces centaines de milliers de victimes de ces déchets de la mort.
BENJAMIN SORO | 
Le Mandat

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