Congo-Brazzaville: Des séropositifs réclament la promotion d`un film sur le SIDA

30 août 20107min3720

Réparti en quatre épisodes, le film dure 56 minutes, et met en
exergue l’acceptation de la sérologie, vivre avec la maladie, et ce que
les autres personnes doivent savoir du SIDA. Pratiquant le sport et
faisant la cuisine, jouant parfois aux amoureux, le couple a tout
dévoilé pour réussir l’oeuvre.

« L’objectif était de casser les barrières de la stigmatisation et de
la fatalité, et d’aider les autres à vivre plus longtemps », explique
Thierry Maba à IPS.

« Ce qui m’a le plus motivée, c’est le fait que nous avons perdu un
enfant à cause de l’indifférence des médecins sachant que j’avais le
SIDA. J’ai alors décidé de dédramatiser cette maladie en me dévoilant »,
indique Valérie Maba, de son côté.

Des malades du SIDA et d’autres personnes qui ont vu le film saluent
le courage des acteurs. « Incroyable! Très souvent, nous ne nous
dévoilons pas. Personnellement, je suis soulagée », témoigne à IPS,
Justine Samba*, une séropositive.

« J’ai été informée de ma séropositivité lors de mes pesées. Je n’ai
rien dit à mon mari pendant six mois. Mais dès que nous avons vu
ensemble ce film, je lui ai dit la vérité », confesse Jeanne Bamba*,
aujourd’hui mère séropositive.

« Je suis fière de voir Valérie impliquer toute sa famille à les
soutenir dans cette maladie », se réjouit Pascaline Kanga*, séropositive
également.

Pour faire plus, le couple a intéressé les parents dans le film. « Je
crois que ma soeur est aujourd’hui heureuse, bien que porteuse du VIH.
Elle a un mariage, des enfants et un poste de travail », témoigne, dans
le film, Barthélemy Mouele, frère aîné de Valérie.

Parfait Bitsindou, un psychologue au Centre de traitement
ambulatoire de Brazzaville, révèle à IPS: « Des femmes séropositives ne
croyaient pas à l’accouchement des enfants sains. Mais avec ce film,
nous avons enregistré, entre février et mai, beaucoup de malades
enceintes ».

Il ajoute : « Des malades que je suis ont repris confiance, ils résistent maintenant à la stigmatisation ».

« Ce film a augmenté le nombre de ceux qui font le test, surtout les
jeunes qui représentent aujourd’hui 50 pour cent de nos clients »,
souligne à IPS, Daniel Yokolo, responsable du Centre de dépistage
volontaire de Bissita à Brazzaville.

Toutefois, le film n’a pas connu un grand succès dans le pays car il
est mal promu. « Combien de gens ont suivi ce film? Il n’a pas été
vulgarisé, alors qu’il est très bon », affirme Ambroise Mamouna,
séropositif, président de l’Association des personnes vivant avec le
VIH, basée à Brazzaville.

« Ce film est très important pour les malades, mais on ne sait pas où
le trouver », regrette Rodolphe Bakala, secrétaire général de
l’Association vie assurée, basée à Bouansa, au sud-ouest de Brazzaville.

Même au niveau des Unités départementales de lutte contre le SIDA
(UDLS), le film n’est pas arrivé. « Cela nous aurait aidé dans nos
séances de sensibilisation de malades. Mais, il n’y a rien », déplore
Séraphin Ngoma de l’UDLS de Lékoumou, dans le sud du pays. Cette UDLS a
en charge quelque 500 malades, soit 4,8 pour cent de la prévalence
nationale estimée en 2009 à 3,2 pour cent, selon le gouvernement.

A sa sortie à la fin de 2009, le film avait été tiré à 1.000
exemplaires (DVD). « Ce n’était pas suffisant, mais nous l’avons fait
avec les moyens qu’on avait. Et c’est au niveau de la promotion que
tout a failli », souligne Thierry Maba.

« Le film est bon, mais très mal promu. Le CNLS (Conseil national de
lutte contre le SIDA) avait pourtant, au départ, accepté de faire ce
travail. Je crois qu’il avait oublié que le cinéaste que je suis doit
vivre de son métier », explique Alain Nkodia, le réalisateur du film
«Une vie positive».

Contacté par IPS, le CNLS n’a pas voulu faire de commentaire. Il a
cependant rappelé qu’il a été partenaire financier de ce film à hauteur
de 10.000 dollars. Le CNLS affirme même avoir acheté 100 exemplaires
pour ses équipes de terrain. « On n’avait pas de contrat de promotion »,
lance, dans l’anonymat, un employé du CLNS.

« C’est plus à l’étranger que le film a été distribué. Tous les
jours, on nous le demande, et les gens viennent chez nous le regarder à
la télé », indique Thierry Maba à IPS.

Finalement, le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a
accepté de faire la promotion du film, avec plus de 6.000 dollars. « Un
deuxième tirage de 1.000 DVD est fait, et nous définissons les axes de
distribution. Nous sommes très satisfaits de ce deuxième contrat, et
nous souhaitons que ce film soit vendu à quatre dollars », suggère
Nkodia.

« Nous avons trouvé ce film très bon, et il entre dans notre mandat
de prévention du SIDA. Nous ferons sa promotion », confirme à IPS, Jean
René Kulé, responsable de la communication au bureau du FNUAP à
Brazzaville.

*Les noms ont été modifiés pour protéger l’identité des personnes.

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