Des chercheurs de huit pays africains ont réclamé jeudi une relance des systèmes de recherche agricoles détruits lors des récents conflits armés qui les ont déchirés, pour mettre fin à l’insécurité alimentaire qui menace au moins 70 millions de personnes selon eux.
Ces chercheurs, venus de Côte d’Ivoire, de la République démocratique du Congo, du Congo, de la République centrafricaine, du Tchad, de la
Guinée-Bissau, du Libéria et de la Sierra Leone, ont lancé cet appel à
l’occasion d’une réunion de trois jours entamée mercredi à Abidjan.
« Cette rencontre vise élaborer un plan de réhabilitation et de relance de
notre dispositif de recherche scientifique, sur lequel est basé le
développement de l’agriculture dans nos pays », a expliqué à l’AFP Christophe Kouamé, responsable de la coopération internationale au Centre national ivoirien de recherche agronomique (CNRA), qui a pris l’initiative de ce séminaire.
Les chercheurs espèrent que ce plan de relance, une fois ébauché, recevra « l’appui des gouvernements » concernés « et des partenaires du développement ».
« Les systèmes nationaux de recherche agronomique ont été très sévèrement affectés par la guerre. Cette perte considérable a des répercussions énormes et durables sur la production », a expliqué Marie-Noëlle Koyara, de l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) en Côte d’Ivoire.
« Plus de 70% des 110 millions d’habitants de ces pays travaillent dans
l’agriculture, qui y participe à plus 30% du produit intérieur brut (PIB),
voire 70% pour le Libéria », a souligné M. Kouamé.
Selon lui, 30% des populations du nord et l’ouest de la Côte d’Ivoire, pays
autrefois considéré comme modèle en Afrique de l’Ouest, « n’arrivent plus à avoir le minimum pour manger chaque jour ». « Et il est à craindre que cela va s’accroître si rien n’est fait d’ici deux ou trois ans », s’est-il alarmé.
Source: AFP