L’épidémie crée la psychose dans la communauté éducative de
l’Extrême-Nord et du Nord en cette veille de rentrée scolaire 2010-2011.
Le département du Mayo Tsanaga, le plus peuplé de la région de
l’Extrême-Nord, continue de souffrir de l’épidémie de cholera. Dans
cette vaste unité administrative où les populations ont difficilement
accès aux soins de santé en raison de son enclavement, les autorités
sanitaires ont été contraintes de transformer deux écoles primaires en
centres de traitement de choléra. Et en cette veille de rentrée
scolaire 2010-2011, la question qui taraude les esprits des parents
d’élèves dans les régions de l’Extrême-Nord et du Nord est liée à
l’actualité relative à l’épidémie de choléra qui sévit ici.
Les parents aimeraient notamment savoir quelles dispositions ont été
prises par les autorités en charge des questions sanitaires pour
assurer un environnement sain aux élèves et leur donner de l’eau
potable à boire pendant leur séjour à l’école.
Boubakary Nouhou, agriculteur à Zokok, est de ceux là. «On sait que les
effectifs pléthoriques des enfants dans les salles de classe, leur
naïveté et autres indifférences dans la prise des mesures élémentaires
d’hygiène peuvent constituer des facteurs de propagation du choléra.
Surtout pour eux qui sont habitués à se partager de l’eau, des aliments
et de faire les selles en plein air sans se laver les mains».
En zone rurale en effet, les mottes de pailles, sans latrines, sans un
point d’eau tiennent lieu de salle de classe à des milliers d’élève.
«Il est bien vrai qu’il y a une forte population d’élèves dans nos
montagnes et nos brousses où ces commodités n’existent pas. Il est
aussi vrai que nous sommes en plein dans la saison des pluies et les
marres d’eau sont sollicitées pour divers usages. On a le droit de
craindre pour nos enfants», déplore Gérard Lamtoing, voisin de
Boubakary Nouhou.
