Selon les nouvelles recommandations de l’Organisation mondiale de la
Santé (OMS), bien plus de vies pourraient être sauvées si davantage de
nourrissons étaient traités plus tôt.
Les efforts déployés pour permettre aux enfants de mieux accéder aux
traitements contre le Vih/Sida commencent à porter leurs fruits. En
2009, plus de 355 000 petits malades ont pu en bénéficier, au lieu de
seulement 276 000 en 2008. Mais, selon les éléments présentés par l’OMS à
la XVIIIème conférence internationale contre le Sida à Vienne, des vies
beaucoup plus nombreuses pourraient être sauvées si les traitements
étaient instaurés plus tôt, notamment dès les premières semaines après
la naissance.
En effet, faute de diagnostic suivi d’une mise en route rapide du
traitement, on estime qu’un tiers des nourrissons infectés par le Vih
mourront avant leur premier anniversaire et qu’environ la moitié
mourront avant l’âge de deux ans.
Ce qui appelle à un accès accru au diagnostic chez le nourrisson à
partir de quatre à six semaines après la naissance. « Un diagnostic plus
précoce et un traitement plus rapide donneraient à ces enfants de
meilleures chances de survie», a expliqué le directeur du département
Vih/Sida de l’OMS, à Genève, Dr Gottfried Hirnschall.
Jusqu’à présent, dans beaucoup de pays, très peu d’enfants de moins
d’un an reçoivent un traitement contre le Vih, en partie parce que dans
de nombreuses situations, les tests de dépistage adaptés à ce groupe
d’âge n’étaient pas disponibles.
A cet effet, l’élargissement de l’offre de tests de diagnostic est
souvent encore une nécessité vitale. Ainsi, tout en cherchant à définir
au mieux le moment où doit être institué le traitement du Vih et
l’approche suivie chez les nourrissons et les enfants déjà infectés,
l’OMS a-t-elle formulée de nouvelles recommandations dans le but de
réduire puis d’éliminer les nouvelles infections au Vih chez l’enfant.
Il convient de préciser qu’environ 400 000 nourrissons contractent
l’infection à Vih chaque année du fait de la transmission mère-enfant.
Pour réduire ce risque, l’OMS recommande que toutes les femmes
Vih-positives reçoivent un traitement antirétroviral pour protéger
contre la transmission du Vih pendant la grossesse, l’accouchement ou
l’allaitement.
De cette recommandation, stopper la transmission du Vih de la mère à
l’enfant est tout à fait faisable. Mais, pour le responsable du Vih et
du Sida à l’UNICEF, Jimmy Kolker, cela doit devenir une priorité. Dans
le même registre, le Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA, chargé des
programmes, Dr Paul De Lay estime que l’élimination virtuelle de la
transmission mère-enfant du Vih d’ici 2015 est possible et que des
investissements relativement modestes peuvent faire beaucoup pour sauver
des vies de mères et enfants.
Les recommandations applicables aux nourrissons concordent avec les
nouvelles recommandations de l’OMS concernant les femmes infectées par
le Vih, qui préconisent un traitement plus précoce de toutes les femmes
concernées, y compris les femmes enceintes. Car, il est prouvé que la
santé de l’enfant est indissociablement liée à celle de sa mère. Aussi,
le fait de garantir l’accès au traitement des mères Vih-positives pour
leur propre santé permettra-t-il d’améliorer également celle de leurs
enfants.
