L’Afrique est le seul continent au monde qui soit incapable de nourrir
correctement sa population. Selon une étude effectuée par le Programme
alimentaire mondial (Pam) en collaboration avec Maplecroft, une dizaine
de pays africains sont aujourd’hui exposés à des risques élevés
d’insécurité alimentaire.
Au moment où les chefs d’Etat des anciennes colonies françaises
célèbrent avec faste le cinquantenaire des indépendances de leur pays,
des millions d’Africains meurent encore de faim dans le continent. Du
Niger au Zimbabwe, en passant par le Tchad et la République démocratique
du Congo (Rdc), c’est le même le constat. Des images d’enfants
malnutris, de femmes et de vieillards affamés et squelettiques font le
tour du monde, sans émouvoir leurs dirigeants qui semblent plutôt
préoccupés par la conservation du pouvoir et l’accumulation des biens
qu’à nourrir les pauvres. Une étude effectuée par le Programme
alimentaire mondiale (Pam) en collaboration avec Maplecroft, une société
britannique spécialisée dans l’analyse des risques, révèle, en effet,
qu’une dizaine de pays africains du sud du Sahara sont aujourd’hui
exposés à un risque élevé d’insécurité alimentaire, selon le service
français de Bbc news.
L’indice 2010 des risques d’insécurité s’appuie sur douze critères
essentiels pour établir le classement des pays en différentes
catégories. Les critères choisis par les auteurs du rapport portent ‘sur
le Produit intérieur par individu, les risques d’évènements climatiques
extrêmes, les conflits ou encore la qualité des infrastructures’,
précise le rapport d’après Bbc News. A en croire cette étude qui,
faut-il le rappeler, est menée chaque année, dans les cinq continents,
dix pays africains sont aujourd’hui exposés à un risque extrême
d’insécurité alimentaire. Il s’agit notamment de la Rdc, du Burundi, de
l’Erythrée, du Soudan, de l’Ethiopie, de l’Angola, du Liberia, du Tchad
et du Zimbabwe. Ces pays sont logés dans la même enseigne que
l’Afghanistan qui est en proie à des guerres civiles cycliques et des
invasions étrangères sans fin. Il est donc tout à fait compréhensible
que les populations afghanes souffrent de famine et de malnutrition,
après une décennie d’occupation par des troupes étrangères, notamment
américaines, qui intervient près de trente ans après celle de l’armée
soviétique de la fin des années 70. Ce qui n’est pas le cas pour les
pays africains cités dans cette étude.
La seconde catégorie des pays est composée de ceux où le risque
d’insécurité alimentaire est considéré comme fort. On y retrouve, pour
l’essentiel, les pays asiatiques comme le Bengladesh, le Pakistan,
l’Inde et les Philippines alors que la Chine se trouve, elle, dans la
catégorie des pays à moindre risque. Par contre, les pays européens sont
considérés comme beaucoup plus sûrs par rapport au reste du monde.
C’est le cas notamment de pays nordiques dont la Finlande, la Suède, le
Danemark et la Norvège où les risques d’insécurité alimentaire sont
quasiment nuls. Même si l’étude ne mentionne pas les autres pays
africains comme ceux du Sahel, il n’en demeure pas moins que la
situation alimentaire reste préoccupante dans la plupart des pays de la
Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). C’est
le cas notamment au Niger où près de 50 % de la population sont
aujourd’hui confrontés à la famine et aux inondations.
Paradoxalement, la célébration des cinquante ans des indépendances des
ex-colonies françaises a coûté des centaines de millions de francs Cfa
alors que des millions d’Africains croupissent encore dans la misère ou
souffrent de terribles maladies comme le sida, le diabète, le cancer, la
tuberculose et choléra. Et comme un malheur ne vient jamais seul, les
calamités naturelles comme la sècheresse, les inondations et leur
corollaire de souffrances sont venues aggraver ce sombre tableau.
