En Afrique du Sud, le ministre de la Santé accuse les compagnies pharmaceutiques internationales de génocide. Dans une interview à un quotidien sud-africain, Aaron Motsoaledi accuse ces compagnies de conspirer contre un projet de réforme des brevets sur lequel travaille son gouvernement. La confrontation entre le gouvernement et les laboratoires a commencé en septembre 2013.
Il y a quelques mois, le ministère du Commerce et de l’industrie a publié un projet de réforme sur la propriété intellectuelle, qui inclut les brevets sur les médicaments. Cette réforme vise à faciliter la fabrication de médicaments génériques moins chers, notamment les antirétroviraux pour les malades du sida.
Selon le quotidien sud-africain Mail and Guardian, qui a obtenu un document confidentiel, plusieurs groupes pharmaceutiques se sont aussitôt mobilisés contre cette réforme. Ce document de 9 pages détaille la stratégie que ces groupes pharmaceutiques tentent de déployer pour contrer le projet.
Le ministre de la Santé Aaron Motso-aledi s’est insurgé hier, vendredi : « Ce document est une condamnation à mort pour de nombreux Sud-Africains. »
« Plan secret »
Plusieurs associations de lutte contre le sida ont également réagi, dont Treatment Action Campaign. La plus grosse organisation du pays s’est dite scandalisée « par ce qui semble être un plan secret et bien financé pour retarder une réforme essentielle pour le pays. »
Le gouvernement sud-africain distribue des antirétroviraux à quelque six millions de séropositifs.
